L’affaire
d’Outreau va-t-elle sonner le glas de l’actuel système judiciaire français? Des
erreurs, comme celles commises dans ce terrible désastre judiciaire, il y en a
eu beaucoup d’autres certainement. Outreau n’est pas un cas isolé. C’est juste celui
qui aura été certainement l’un des plus, sinon le plus médiatisé.
Les
rouages de la machine judiciaire, quand ils se grippent broient inévitablement des
vies, détruisent des existences à tout jamais. Les acquittés d’Outreau, comme
on les appelle maintenant, savent très bien ce que cela veut dire. Peut on
parler de vies innocentes ruinées, certainement, toute proportion gardée, car
il y a encore de la vie. Une vie a refaire pour certains, pour d’autres,
reprendre leurs vies là où elles s’étaient arrêtées avant que le cauchemar ne
commence.
Car le traumatisme est bien là. Tous ont
souffert de l’injustice qui leur a été faite parce qu’un homme, seul, avec des
pouvoirs exorbitants, a tout fait, certainement plus par opportunisme que par
incompétence, pour que les accusés ne s’en sortent pas. Bien sûr, il n’était
pas le seul, il y avait aussi le procureur et également les autres jugent qui
ont accédé a des degrés divers au dossier et qui ont « validé » la
procédure du juge Burgaud.
L’instruction
a toujours été menée à charge, jamais, même quand le doute subsistait il n’y eu
de manœuvre de retrait. A aucun moment, les accusés d’Outreau ont pu bénéficier
de la présomption d’innocence. Coûte que coûte, il fallait des coupables, il ne
pouvait y avoir que des coupables. Il était impossible que les enfants mentent.
C’étaient eux les victimes et pas l’inverse. Le petit juge tenait
« son » affaire du siècle, son réseau de pédophilie international. Le
« fabuleux » procès allait donner un nom au jeune juge Burgaud. Malheureusement,
les seuls coupables dans cette tragique affaire de pédophilie, c’était Thierry
Delay et son épouse Myriam Badaoui. Sans aucun doute, l’affaire Doutroux, qui a
traumatisé l’Europe entière y aura été pour quelque chose. L’horreur dans son
état le plus répugnant avait marqué les consciences au fer blanc.
Plus
jamais ça !!!!!! La Belgique avait son affaire Dutroux, il fallait que la France ait son affaire d'Outreau. L'amalgame de syllabe était vite réalisé. Le malheur dans tout ça, c'est qu'il n'y avait pas de réseau et que les enfants avaient été manipulés dès le départ par Myriam Badaoui et qu'ils avaient menti. L'opportunisme du juge fera le reste et scellera les destins des accusés.
Aujourd'hui, c'est le juge Burgaud qui est sur le banc des accusés et qui est face à la France. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a été la-men-table!!!!! Lamentable dans ses explications, lamentable dans son attitude, lamentable dans sa façon de s'exprimer, lamentable dans l'image qu'il a donné de lui même à la France toute entière.
Le
rapporteur de la commission d’enquête parlementaire aura été, par contre
remarquable et magistral. Le plus triste dans toute cette histoire, même si
elle n’est pas vraiment achevée, c’est que le juge Burgaud, responsable de tout
ce gâchis, n’a même pas eu la délicatesse d’affronter le regard de ses
« victimes » et encore moins de leur présenter au minimum des excuses.
En ce faisant, le magistrat a commis un ultime outrage aux innocents d’Outreau.